Les réactions politiques se sont succédées après l’annonce des chiffres du chômage pour juillet. S’ils affichent une légère baisse de 1.900 personnes en catégorie A, ces chiffres ne parviennent pas à convaincre l’opposition de l’action du gouvernement.
Avec 1.900 chômeurs de catégorie A en moins pour le mois de juillet, le gouvernement n’a pas tardé à se féliciter d’avoir désormais « stabilisé » le chômage. Un constat loin d’être partagé par la classe politique, et notamment l’opposition qui attaque des chiffres trop faibles pour pouvoir s’en satisfaire.
Du côté du parti Les Républicains (LR), ces chiffres ne sont pas à saluer, bien au contraire. L’ex-UMP pointe notamment dans son communiqué que « même si le chômage en catégorie A est en légère baisse, sans surprise, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, B et C est à nouveau en hausse. Il a ainsi augmenté de 0,3% pour le seul mois de juillet », affirment d’une seule voix Gérard Cherpion, secrétaire national Les Républicains au Travail et l’Emploi, et Eric Woerth, délégué général au projet LR. « Plutôt que de lutter efficacement contre le chômage, le gouvernement tente par tous moyens de le faire baisser artificiellement (...) La lutte contre le chômage mérite de vraies réponses, que le gouvernement, à ce jour n’a toujours pas donné », estime le parti mené par Nicolas Sarkozy.
Côté Front-National, c’est son vice-président Florian Philippot qui a réagi sur Twitter, en dénonçant une « indécente autosatisfaction » du gouvernement.
Florian Philippot:
15 100 chômeurs de plus catégories A,B,C en juillet.Indécente autosatisfaction d'un gouvernement qui applique sottement les dogmes européens
Un « léger répit » de courte durée
Au centre, c’est le président du groupe UDI à l’Assemblée nationale Philippe Vigier qui s’est exprimé, attaquant « Un léger répit en trompe-l’oeil ». Dans un communiqué, le parti centriste appelle à une réforme profonde du marché du travail et pointe « l’inertie et la passivité du président de la République, du gouvernement et de la majorité, symbolisée par la démission de François Rebsamen, manifestement plus préoccupé par son avenir personnel que par celui des Françaises et des Français ». Pour le parti de François Bayrou, ces attitudes « sont inquiétantes et inacceptables ».
Le PS a quant à lui exprimé sans surprise son soutien au gouvernement, avec un tweet de Bruno Leroux, le président du groupe à l’Assemblée.
Bruno Le Roux :
La stabilisation du chômage appelle la mobilisation générale. Croissance, confiance, investissement et réformes pour un recul durable
Le Medef croit à l'inversion de la courbe du chômage
Seule consolation pour le gouvernement, le Medef semble croire à sa promesse de l’inversion de la courbe du chômage pour 2016. Malgré les derniers discours de son président Pierre Gattaz, appelant l'exécutif à « passer aux actes » , le vice-président du syndical patronal Geoffroy Roux de Bézieux, a jugé mercredi « possible » une inversion de la courbe du chômage en 2016, en raison des « signes encourageants » sur le front économique.
« On peut espérer qu’en 2016, cette courbe qui devait s’inverser en 2012 s’inverse pour de vrai », a-t-il déclaré sur BFMTV, interrogé sur les chiffres du chômage au mois de juillet. C’est « possible car il y a des vents favorables externes. C’est l’euro, c’est les prix du pétrole, c’est les taux d’intérêts. On est objectivement dans une période où les astres sont alignés », a poursuivi le vice-président de la principale organisation patronale.
Ce soutien surprise du gouvernement devrait être bien accueilli, au moment où le Premier ministre Manuel Valls a appelé à des réformes plus importantes et rapides .
source : Les Echos :: lien